Je mets à la disposition des étudiants et chercheurs géographes, une thèse de doctorat intitulée
Ressources en eau de l’oued El Abid amont barrage Bin El Ouidane et agriculture irriguée : Caractérisation, quantification et valorisation.
Cas du périmètre irrigué de Béni Moussa
(Région Béni Mellal Khénifra),
de BISSOUR Rachid
Cette thèse a été soutenue le 16 mars 2019, à l'université Sultan Moulay Sliman, faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Béni Mellal (Maroc).
L'objectif de cette étude était d'essayer de bien comprendre le fonctionnement hydrologique du bassin versant de l’oued El Abid, la situation des ressources en eau mobilisées au niveau du barrage Bin El Ouidane et l’apport de l’utilisation de ces ressources hydriques pour l’irrigation des terres de Béni Moussa (périmètre irrigué de Tadla).
Pour réaliser cet objectif, nous avons divisé cette étude en trois grandes parties, qui sont organisées comme suit :
- La première partie a été dédiée à l’identification des paramètres physiques qui contrôlent le fonctionnement hydrologique du bassin versant. Pour aborder ces facteurs physiques, cette partie a été subdivisée en trois chapitres, dans lesquels les caractéristiques physiographiques ont été détaillées: - Le premier chapitre caractérise et interprète les formes du bassin versant et des reliefs pour déduire leurs apports dans l’écoulement des eaux de surface. - Le deuxième chapitre présente les caractéristiques géologiques (lithologies et tectonique) pour définir le degré de perméabilité du substratum du bassin versant et la participation de celui-ci dans la régularisation de l’écoulement des eaux. - Le troisième chapitre identifie spatialement les espèces végétales développées dans le bassin versant, l’évolution de la dynamique du couvert végétal et l’impact de son état actuel sur l’écoulement superficiel et la dégradation du milieu naturel.
- La deuxième partie a été consacrée à l’étude des fluctuations hydro-climatiques dans le bassin versant et du bilan hydrique de la retenue du barrage Bin El Ouidane. Cette partie comporte : - Le quatrième chapitre identifie les caractères du climat qui règnent dans le bassin versant et traite les fluctuations du régime pluviométrique et hydrométrique, après avoir critiqué et comblé les lacunes qui apparaissent dans les séries des données pluviométriques. - Le cinquième chapitre s’intéresse au test de la performance des modèles hydrologiques qui fonctionnent soit au pas du temps annuel (GR1A) ou mensuel (GR2M). - Le sixième chapitre dans lequel nous avons fait un recours à la chronologie et l’histoire du barrage Bin El Ouidane avant, au cours et après sa construction, pour traiter par la suite l’évolution des apports hydriques des deux principaux cours d’eau, des volumes des pertes et des réserves d’eau stockées dans la retenue depuis 1987/1988 jusqu’à 2013/2014.
- La troisième partie porte sur l’évaluation de la valorisation des ressources du barrage Bin El Ouidane dans la production agricole, et l’impact de l’agriculture irriguée sur le niveau de vie social et économique des agriculteurs. Cette partie est subdivisée en trois chapitres. - Le septième chapitre donne un bref aperçu historique sur l’aménagement hydro-agricole du périmètre irrigué de Béni Moussa et définit les différents systèmes d’irrigation adoptés au périmètre de Tadla, et en fin, il révèle la politique nationale de l’économie de l’eau d’irrigation en mettant l’accent sur l’importance de la valorisation de l’eau d’irrigation. - Le huitième chapitre présente la méthodologie adoptée pour le travail de terrain, définit les cultures choisies pour l’estimation du niveau de valorisation et présente, à la fin, les résultats de l’enquête de terrain. - Le dernier chapitre synthétise les résultats du travail de terrain, en quantifiant les volumes d’eau utilisés pour l’irrigation de chacune des cultures choisies et les résultats de la valorisation de l’eau d’irrigation par la production végétale. Pour clôturer le chapitre, une évaluation de l’impact de l’agriculture irriguée sur le niveau de vie des agriculteurs et de leurs familles serait effectuée en traitant le type de logement et son accordement à l’AEP, la détention du matériel mécanique pour la production agricole, le type de la propriété de l’exploitation, la pratique d’autres métiers, etc.
Cette structure de la thèse peut être schématisée comme suit
Résumé
Ressources en eau de l’oued El Abid amont barrage Bin El Ouidane et agriculture irriguée : Caractérisation, quantification et valorisation.
Cas du périmètre irrigué de Béni Moussa
(Région Béni Mellal Khénifra)
Le Maroc est caractérisé par une situation géographique particulière, qui lui offre une diversité climatique et naturelle très remarquable. Ce caractère lui confère une potentialité hydrique considérable, notamment dans les chaines de l’Atlas, et plus particulièrement le Haut Atlas central, qui est considéré comme l’un des grands réservoirs d’eau du pays. Cependant, cette zone montre une forte fragilité et vulnérabilité aux conditions naturelles et aux impacts humains. Ce travail s’inscrit dans le contexte de la richesse hydrique dont dispose le bassin versant de l’oued El Abid amont barrage Bin El Ouidane (Haut Atlas central), la vulnérabilité et la variabilité de cette ressource en amont, et la demande accrue d'eau pour l’agriculture irriguée à l’aval, à Béni Moussa (plaine de Tadla). En première étape, nous avons procédé à la reconnaissance des ressources en eau du bassin versant, en caractérisant les différents facteurs naturels qui régissent le fonctionnement hydrologique du bassin versant : i) topographie et relief, ii) géologie et géomorphologie, iii) végétation et occupation du sol. En deuxième étape, une quantification des ressources en eau a été réalisée en se basant sur des données hydro-pluviométriques des différentes stations, ceci en déterminant les périodes humides et les périodes sèches durant les trois dernières décennies. Plusieurs indices ont été adoptés pour identifier les fluctuations pluviométriques et leurs impacts sur le fonctionnement hydrologique de l’oued El Abid. Une modélisation pluie-débit a été effectuée pour tester la performance des deux modèles GR1A et GR2M pour simuler les débits futurs. Par la suite, une étude du bilan hydrique de la retenue du barrage de Bin El Ouidane a été réalisée en étudiant l’évolution des volumes des apports des deux cours d’eau ; oued El Abid et Assif Ahançal, les pertes et les lâchers. Une importante partie de ces lâchers d’eau est destinée pour l’irrigation de Béni Moussa. Ces eaux font l’objet d’une étude de valorisation par la production végétale. Durant cette étape, nous avons suivi la production de six types de cultures, en estimant les différentes charges variables, les volumes d’eau d’irrigation et la valeur de production. Ces trois paramètres nous ont permis d’évaluer le niveau de valorisation de l’eau d’irrigation par chaque type de culture. Les résultats obtenus montrent que la valorisation des ressources en eau du bassin versant de l’oued El Abid amont barrage Bin El Ouidane par l’agriculture irriguée à Béni Moussa est encore faible, car les volumes d’eau utilisés sont très énormes et les bénéfices tirés de l’agriculture ne sont pas satisfaisants, chose qui a été validé par l’étude de l’impact socio-économique. Tout ceci et malgré les efforts déployés par l’Etat depuis la construction du barrage et l’aménagement hydro-agricole jusqu’à la proposition du Programme de l’Economie de l’Eau d’Irrigation (PNEEI), qui a pour principal objectif la rationalisation de l’utilisation des ressources en eau via la reconversion vers le système de goutte-à-goutte, l’irrigation n’a pas pu avoir d’impact réel sur le développement socio-économique des petits agriculteurs et sur le développement du territoire.
Mots clés : Ressources en eau, valorisation, modélisation pluie-débit, agriculture irriguée, oued El Abid, Bin El Ouiane, Béni Moussa